Greg Staats (Toronto)

Condoléance

14 janvier – 20 février
Discussion avec l’artiste et Martha Langford: vendredi le 14 janvier, 19h

Vernissage: vendredi le 14 janvier, 20h30

Performance: samedi le 15 janvier, 18h à OBORO

 

Présenté en collaboration avec OBORO

 

Texte par Amber Berson cliquez ici

 

Écoutez la discussion de Greg Staats et Martha Langford

 

 

Greg Staats poursuit un processus de reconnexion avec l’esthétique de guérison traditionnelle des Haudenosaunee [Iroquois]. Sa pratique fait écho aux connaissances transmises dans sa famille au fil des générations; évoquant la santé du corps et de l’esprit dans une série d’événements répétitifs et partagés, ces actes à la fois fortifiants et méditatifs élevaient l’esprit et facilitaient l’expression de remerciements. Ces cérémonies de condoléances ont été initiées dans les maisons longues et les familles les ont organiquement fait passer dans l’église chrétienne. Dans les deux cas, le chagrin individuel était porté par tous les gens présents et pouvait se lire comme l’archive d’une expérience partagée.

 

La tristesse engendrée par sa propre perte de la langue mohawk et de la vision du monde qu'elle sous-tend, de même que des réseaux définis par la culture, sont à la base des récents travaux vidéographiques et photographiques de Greg Staats qui s’inscrivent dans un continuum mnémonique. Pour combler ce déficit systémique, il a également assemblé et créé un ensemble d'archives avec des images et des documents, à la fois personnels et familiaux. Cette restitution et les documents visuels résiduels produits à partir d'elle créent et entretiennent des liens profonds avec la terre, la nation, la communauté et la famille. De plus, cette puissante nouvelle ressource incarne ce qui est porté dans le corps, qui est en soi un répertoire dialoguant avec des lieux réels et imaginés, traditionnels et contemporains. Le rituel de condoléances est un motif systémique qui touche les plans personnel, familial, communautaire, confédéré et des alliances, lorsque les relations sont perturbées par la mort. Ce motif a formé l’esthétique propre à Greg Staats qui utilise ses relations comme principe organisationnel de sa pratique artistique.

 

 

Greg Staats (né à Ohsweken, Ontario) est photographe et vidéaste; sa pratique, combine la langue, la mnémotechnique et le monde naturel. Ses travaux ont été présentés dans des expositions individuelles à la Kitchener-Waterloo Arts Gallery, à la Walter Philips Gallery de Banff, à la Tom Thomson Memorial Art Gallery, à Mercer Union et à la Gallery TPW à Toronto. Parmi les expositions collectives auxquelles il a participé, mentionnons celles tenues à la Galerie d’art d’Ottawa, au Musée canadien de la photographie contemporaine, au Musée des beaux-arts du Canada et au Musée d’art contemporain canadien. Greg Staats est lauréat du Prix du duc et de la duchesse d’York en photographie. À titre de membre de la faculté, il est associé à deux programmes de résidences thématiques en arts visuels autochtones, « Archive Restored » (2009) et « Towards Language » (2010), au Banff Centre for the Arts. Une exposition individuelle de son travail est prévue en 2011 au McMaster Museum of Art. http://www.re-title.com/artists/greg-staats.asp

 

L'artiste tient à remercier: Le Fonds Quebecor, Banff New Media Institute, CityTv, le Conseil des arts de l'Ontario, Toronto Arts Council, le Conseil des arts du Canada, Peer Bode et Rebekkah Palo

 

 

Martha Langford est professeure associée et titulaire d’une chaire de recherche de l’Université Concordia à l’Université Concordia de Montréal. Ses travaux les plus importants incluent : Suspended Conversations: The Afterlife of Memory in Photographic Albums (2001) et Scissors, Paper, Stone: Expressions of Memory in Contemporary Photographic Art (2007), de même que la direction de l’ouvrage collectif Image et Imagination, tous parus aux éditions McGill-Queen’s University Press (MQUP). Aux mêmes éditions paraîtra, en 2011, A Cold War Tourist and His Camera, co-écrit avec John Langford. Martha Langford est rédactrice pour Border Crossings (Winnipeg), Exit (Madrid) et Photography and Culture (Londres) et rédige régulièrement des critiques littéraires pour Source (Belfast). Commissaire indépendante, elle fut directrice artistique pour la biennale internationale Le Mois de la Photo à Montréal 2005. En collaboration avec Sherry Farrell Racette, Martha Langfort fut consultante pour Photoquai. Biennale des images du monde 2009 au Musée du quai Branly à Paris et commissaire de Unmasking: Arthur Renwick, Adrian Stimson, Jeff Thomas, au Centre culturel canadien à Paris (2009-2010).

 

Documentation de l'exposition : Guy L'Heureux