Projet collaboratif d'exposition et d'intervention
13 mai - 12 juin
vernissage : 13 mai, 19h
Discussion : Paysage, géographie et féminisme : 15 mai, 15h
Performance / lecture de karen elaine spencer : 12 juin, 15h
Texte par Graham Hall cliquez ici
Écoutez la discussion avec les artistes
Consultez le blogue quotidien de karen elaine spencer relatant ses interventions nocturnes : http://meetinginthesamehand.wordpress.com/
chère marie-michelle,
je te remercie de me permettre d’entrer dans ton monde. d’accepter que les mouvements de mon corps passent le seuil et pénètre le paysage que tu as créée. ici, je serai seule, enfermée dans une scène privée, la galerie qui n’est pas encore ouverte au public. je m’imagine assise sur le sol, mon dos reposant sur le mur, mes yeux fermés. de cet espace clos et intime je passerai à un lieu extérieur, un endroit public, visible. je ne sais toujours pas où, peut-être un parc, ou les marches d’une église, ou l’intersection d’une ruelle. alors que je me déplace entre ces deux paysages, je me demande; si les doigts de ma main droite caressent la paume de ma main gauche, est-ce que la sensation de ma peau sera différente, plus sensible, plus ouverte au toucher dans un des deux lieux ?
chaleureusement,
karen elaine
karen elaine spencer situe sa recherche artistique dans les géographies sociales et spatiales de l’environnement urbain. elle s’intéresse aux questions entourant la justice sociale et l’effet du capitalisme sur les relations humaines. spencer tente d’ouvrir ou de s’insérer dans des structures de contrôle négligées ou normalisées, privilégiant une production dont l’impact est subtil (souvent invisible ou « furtif »). le texte et des matériaux communs produits en série (des oranges, cartons, cartes-postales ou du pain) sont intégrés à un processus de longue-durée. une stratégie de diffusion économique, légère et rapidement transmissible permet à spencer de dévier des structures traditionnelles des galeries. des plateformes de diffusion récentes comprennent : enseignes à hauteur de rue, telles de la craie sur le trottoir ou de la peinture sur du carton, des cartes postales, des lettres, des journaux, twitter, youtube, myspace et des blogues. Spencer travaille à montréal, québec.
Née en 1980 à Montréal, Marie-Michelle Deschamps réside présentement à Glasgow, Royaume-Uni, où elle complète sa maîtrise en arts visuels à la Glasgow School of Art. Sa pratique, marquée par une obsession continue pour les livres en tant qu’objets et textes, s’ancre dans les communications déficientes, les glissements et lapsus propres au langage, et met en jeu les significations similaires et opposées des images verbales et visuelles. Appréhendant l’usage quotidien des mots, elle recompose, réarrange et s’approprie avec ludisme certains éléments visuels et sonores de manière à les libérer de leur signification usuelle, les menant hors leurs connotations linguistiques. Par des techniques d’assemblage, de simulation et de citation, elle transforme les objets quotidiens à travers des poétiques humoristiques et en renverse les présuppositions de manière à ce que nous percevions autrement.
Son travail fut exposé au Canada, en France et dans le Royaume-Uni. Les expositions récentes comprennent Eaux Vives, Carentan, France, Labouring the Land, FOFA Gallery, Montréal et Figures, XPACE, Toronto.
La question que Patricia Martin pose à travers les recherches qu’elle mène porte sur trois thèmes centraux et pourtant larges. Le premier thème concerne la nature non égalitaire du développement international. Elle cherche plus particulièrement à comprendre la manière dont les vagues successives d’expansion et de restructuration capitalistes (de l’ère colonialiste à l’époque de la globalisation contemporaine) influencent profondément la constitution et la destruction des localités. Le second thème qui se développe dans ses recherches concerne les questions entourant pouvoir et politique. À partir de philosophies féministes du pouvoir, elle reconnaît que le politique est en jeu dans des espaces multiples; du domicile familial à l’espace public, aux interactions formelles avec l’État. De plus, pouvoir et politique peuvent prendre plusieurs formes; de la violence immédiate aux pratiques solidaires, coopératives et participatives. Dans ses écrits, elle discute souvent ces dynamiques en relations avec les luttes pour la citoyenneté. Le troisième thème majeur qui traverse ses recherches concerne l’identité sociale et la subjectivité. Là, elle s’intéresse à la manière dont les catégorisations sociales, comme le genre, la race et l’ethnie, sont interreliées avec la construction des environnements. Elle s’intéresse également à comprendre comment les gens interprètent et comprennent leur place dans le monde, particulièrement face aux changements économiques, sociaux et politiques. La plus grande partie de ses recherches ont pris place à Mexico, reflétant un intérêt et un engagement personnel et professionnel persistants envers ce pays.
Patricia Martin est née au Mexique, fut élevée aux États-Unis et réside au Québec depuis déjà plus de cinq ans. Elle est présentement Professeure adjointe en Géographie à l’Université de Montréal.