jeu, 02/27/2020 - 16:15 -- Burcu
02/27/2020 - 16:07

"Ce qui est important, c'est que nous sommes des femmes et que nous sommes des femmes qui luttent, c'est-à-dire que nous ne démissionnons pas pour ce qui arrive aux femmes ; ainsi, chacune d'entre nous se rebelle et lutte (selon sa propre manière, son temps, son lieu). Nous nous énervons et nous faisons quelque chose pour y remédier". Paroles des femmes Zapatistes lors de la cérémonie d'ouverture du Premier Rassemblement International de Politique, Art, Sport et Culture pour les Femmes en Lutte dans le Caracol Zapatiste de la Zone Tzotz Choj, 2018. (Traduction, Amber Berson)

 

À la lumière de la crise climatique actuelle, et de l'anxiété qui en résulte pour beaucoup d'entre nous, il est important de se demander comment nous pouvons remettre en question les notions capitalistes et patriarcales du futur. Le Nord global doit prendre en compte les visions féministes du monde indigène, avec sa capacité particulière à rester expansif et à habiter diverses formes de connaissances. Face à ces défis, les œuvres d'art et les performances de cette exposition offrent un regard intime sur cette vision telle qu'elle se matérialise en temps réel.  

Cuando las montañas se mueven, une exposition de l'artiste mexicaine, basée à Montréal, Amanda Ruiz Méndez,, envisage un avenir qui reconnaît les systèmes de connaissance indigènes, au sein de la communauté Zapatiste et  en particulier sur les systèmes et les concepts qui ont existé bien avant la violence infligée par la colonisation, l'extraction et le capitalisme. Décrites par l'artiste comme une résistance au sein de la résistance, les femmes indigènes Zapatistes ont tenu un rôle instrumental dans la résistance face au capitalisme et au patriarcat, une lutte intersectionnelle contre le processus violent de la mondialisation forcée. Cuando las montañas se mueven visualise cette résistance, en établissant un espace de connaissance et de dialogue entre les femmes. À travers divers supports - céramique, textiles, photographies, vidéos, installations - le travail de Ruiz Méndez met l'accent sur les femmes indigènes Zapatistes mexicaines, car leur force collective transforme le paysage qui les entoure. 

 

    L'exposition, à la fois basée sur la recherche et des matériaux, est partie de l'exploration par l'artiste de la peur et de l'espoir à travers des frottements, des sculptures et des photomontages. Cela s'est transformé en rassemblements fictifs, en interventions de textes et en performances participatives. Dans le cadre de l'exposition, la performance de Ruiz Mendez, International Gathering of Women-Mountains, invite quatre femmes, toutes militantes de Montréal, à tisser des mots écrits par des femmes défenseuses des terres et sur les relations avec les territoires qu’elles habitent.  Selon l'artiste, le processus peut être considéré comme une "composition fonctionnelle." Ruiz Méndez relie les personnes, les espaces, les images, les sons et les textes afin d’articuler les relations entre eux. Considérant les espaces publics comme un espace potentiel d'exposition ou de performance, sa pratique artistique est intrinsèquement informée par son activisme, produisant à la fois des connaissances et pratiquant l'espoir, faisant des allers-retours entre les futurs possibles et l'histoire.

 

Ruiz Méndez démontre la nécessité des visions du monde féministes et indigènes dans les Amériques et dans le monde comme une façon intrinsèquement subversive d'exister. "Ce que je veux offrir au public", déclare Ruiz, "c'est la possibilité de découvrir un avenir qui n'implique pas la croissance économique individuelle, mais le travail collectif qui alimente la dynamique culture-nature".


Par : Josh Marchesini


 

Participating artists: 
Josh Marchesini