Cet automne, Articule s’associe à la RiAP 2014 en circulation et à titre de codiffuseur, présente une rencontre de performances entre artistes polonaises et montréalaises. Justyna Gorowska, Michelle Lacombe, Devora Neumark et Marta Ostajewska présenteront des actions s’associant à travers les modes d’expression du corps, de l’espace, du temps et des signes.

Dans une situation de culture globalisée, quels ponts se tracent dans les modes d’expression du corps et du lieu au sein des pratiques performatives de différentes régions? L’historicité commune, nationale ou mondiale joue-t-elle un rôle à travers les différents modes d’expression du corps en action?

À l’heure de la surenchère du soi et du vécu en tant que construction d’image identitaire à la fois générique et extraordinaire, comment penser les pratiques performatives comme mise en action des mécanismes du conditionnement social, et ce à travers des interventions les détournant, les reproduisant ou les contredisant? Quand est-il de la position du corps, se dédoublant dans son extension technologique sur les réseaux?

Contrastant avec la dissolution de l’individu dans un paysage d’informations, d’images et de signes, le corps du performeur est un site de résistance. Il devient cet espace liminal non seulement entre le public, le privé et l’intime, ou entre l’individuel, le collectif et le politique, mais entre l’être et le non-être, entre l’existence dans le monde et sa représentation.

Il est réinvestit au même titre que le lieu devient activé d’une poésie de l’espace. L’individu s’exprime alors autant dans ses relations aux autres, que dans son absence, le vide relatant une attente, un Autre, révélant le plein entourant l’interstice.

Ainsi, c’est en jouant sur les usages et les codes ancrés dans la vie de tous les jours, que la performance s’immisce dans les failles, afin de créer des espaces de réflexion, de plus en plus nécessaire dans une ambiance de standardisation du vécu.

Marlène Renaud-B.

 

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Justyna Gorowska

Justyna Gorowska détient un diplôme de l’Académie des beaux-arts, Département d’intermédia à Cracovie. Elle vit et travaille dans une petite ville de Skawa et se spécialise dans de nombreuses techniques, dont la photographie, l’installation, la sculpture et l’art performance dépendant du lieu (site-specific). Voici ce qu’elle dit à propos son travail : « Ce qui m’importe le plus, c’est le concept. Je m’aligne sur la tendance contemporaine posthumaniste. Je m’intéresse à l’idée que l’homme n’occupe plus la place centrale dans l’univers. Qui n’a pas peur de perdre son autonomie et de se retrouver immergé dans la réalité, telle l’eau qui se fond dans l’eau? J’aime explorer les frontières entre l’être et le non-être et l’espace indéfinissable de la participation continuelle dans la plénitude liquide. »

www.justynagorowska.com

 

Michelle Lacombe

Michelle Lacombe (Montréal, QC) a développé une pratique corporelle unique depuis son obtention d’un baccalauréat en arts visuels à l’Université Concordia en 2006. Résolument minimaliste, son travail entremêle la performance et le dessin dans un processus d’inscription sobre, subtile et tragique. Ses performances ont été présentées au Canada, aux États-Unis, en Allemagne et en France, dans le contexte d’événements, d’expositions et de colloques. Sa pratique artistique va de pair avec un engagement marqué envers le développement de modèles de dissémination critiques et alternatifs de l’art vivant et des pratiques indisciplinées.  http://everythingidoordonotdo.blogspot.com

 

Devora Neumark

Devora Neumark, Ph.D., est artiste interdisciplinaire et chercheure. Elle est membre de la faculté des arts interdisciplinaires du Collège Goddard au Vermont.  Longtemps impliquée dans les événements d'art vivants et de performances communautaires dialogiques, son travail récent  examine le lien entre les déplacements forcés et les pratiques d’embellissements du « chez-soi ». Elle s’interroge également sur la façon dont ces pratiques contribuent à la perpétuation de la violence là où le « chez-soi » fait l’objet de convoitise. Devora travaille également de près avec les communautés des premières nations du Québec : elle est actuellement vice-présidente par intérim de DestiNATIONS : Carrefour International pour les arts et cultures indigènes et est responsable du développement de nouvelles initiatives et d’ occasions de financement pour la Commission de développement des ressources humaines des premières nations du Québec.

http://www.devoraneumark.com/

 

Marta Ostajewska

Marta Ostajewska est chercheuse au doctorat à l’Académie des beaux-arts de Cracovie. Elle a obtenu un diplôme de l’École des arts (KASK) de Ghent. Elle a présenté une performance pendant le festival de théâtre MAYDAY MAYDAY et au Musée d’art contemporain (S.M.A.K.) de Ghent. Elle crée des performances, des installations et des vidéos d’art (Galerie Croxhapox, Institution Crombeen, Ghent; Galerie Manhattan, gare ferroviaire Lodz Kaliska, Lodz; Hôtel humain, Copenhague). Elle est fascinée par l’ontologie des objets et par la découverte des relations entre l’espace, le corps et les objets. Elle focalise beaucoup sur les interventions dépendantes du lieu (site-specific), les interventions urbaines et les performances dans des lieux vides et abandonnés.

www.martaostajewska.com