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 Our world is of this kingdom  
curatorial residency | Dominique Fontaine | Repérages ou À la découverte de notre monde ou Sans titre (Tracking or Toward the Discovery of Our World or Untitled)
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Repérages or À la découverte de notre monde or Sans titre is a multi-titled exhibition presented as part of the curatorial research residency Scènes de la vie quotidienne à Montréal (on belonging and the politics of belonging)[i]. The following questions served as a framework for the residency’s activities: migration, belonging, alienation and issues faced by cities with diverse immigrant populations. The exhibition constitutes a new stage in this research.

This exhibition considers what it means to inhabit a place through the concept of “belonging”. It provides an opportunity to reflect on the meaning of concepts that characterise the instability of our time. The goal of this exercise is to show how intellectuals and artists re-imagine specific characteristics of contemporary life: mobility, remoteness, belonging and marginalisation. The title Repérages is a reference to Émile Ollivier’s book[ii], which puts forward ideas about our current reality: globalisation, ethics, the right to intervene, migration, identity, and cultural pluralism.

As its starting point, the exhibition considers our contemporaneousness. Through the eyes of the participating artists, it seeks to shed light on art’s function as a tool for world knowledge, for discovering reality and experiencing time.

All forms of artistic expression convey a vision of the world. The art we practice is our way of entering the world, or rather, our way of inscribing onto the world what we encounter and experience. Art gives shape to our personal existence. In this unstable century, what can art offer as a practical model for “unconditional hospitality”[iii] while our current reality demands new meaning to belonging and dispossession? There is truth in what Roger-Pol Droit states:

“The many challenges in the days ahead will lie in the invention of coexistence, of an active plurality never before seen in history. This has nothing to do with the terrible tension of identity, introversion, and impoverishing divisions. […] We say this era is confused, complex, and that's obvious. It’s not impossible to say it's beautiful, for those who love new adventures.[iv]”

Could it be that only art is capable of arbitrating contemporary challenges, of defining our ways of inhabiting the world, of exploring the fundamentals of human existence and of inventing new forms of “co-existence”?

Beyond the new and existing work of the invited artists, the exhibition will also contain a reading and document resource space. Inspired by the residency’s various activities, Cécilia Bracmort and Olivia McGilchrist have created an interactive audio-visual work, a kind of meta-document that offers a glimpse into the many activities that occurred during the first phase of the residency.

Five workshops preceded the exhibition. Talk Show: Ce qui compte / What Counts questioned notions of citizenship, history, memory and the place of art in Montréal from a social point of view. Enstranging the City, led by Adeola Enigbokan in collaboration with Ronald Rose-Antoinette, dealt with the concept of “enstrangement”, a process through which strangeness is attributed to an ordinary object or situation.

Led by sociologist Myrlande Pierre and titled La diversification des populations dans les grands centres urbains : Défis et enjeux (The Diversification of populations in large urban centres: challenges and issues), this third workshop allowed a space for reflection on diversity management issues in public spaces, where relations between majority and minority groups are still marked by division. For its part, Maria Ezcurra’s Fitting dealt with ideas of belonging and indifference in relation to clothing and society’s consumer ideologies.  In addition, Romeo Gongora helped us reflect on notions of intolerance through the creation of a cross-word puzzle based on the text “La menace d’intolérance”[v] (the threat of intolerance) dated 1973, which anticipated the recent debates on reasonable accommodation and the Charter of Quebec Values.

This exhibition gives shape to the initial research phase and presents itself as an accumulation of passages, a collection of moments or another way of thinking about the world in which we live. As Toni Morrison stated[vi]: “The destiny of the 21st century will be shaped by the possibility or collapse of a sharable world […]” and, most of all, because our world is of this kingdom.

 

 

 

 

 

 

[i] articule’s 2015 research residency for artists of colour

[ii] Émile Ollivier, Repérages, Montréal, Leméac Éditeur, 2001

[iii] Jacques Derrida, De quoi demain… dialogue avec Elisabeth Roudinesco, Paris, Édition Fayard/Galilée, 2001

[iv] Roger-Pol Droit, “Partout chez soi”, Le Monde, December 29, 2000

[v] Guy Rocher, Le Québec en mutation, Montréal, Les Éditions Hurtubise HMH Ltée, 1973

[vi] Toni Morrison, Étranger chez soi (The Foreigner’s Home), Paris, Christian Bourgois, editor, 2006 [freely retranslated to English].

 

Date:
Vendredi, Janvier 29, 2016 - 00:00 - Dimanche, Février 28, 2016 - 00:00
 Notre royaume est de ce monde  
curatorial residency | Dominique Fontaine | Repérages ou À la découverte de notre monde ou Sans titre
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Repérages ou À la découverte de notre monde ou Sans titre est le titre pluriel de l’exposition qui s’inscrit dans le cadre de la résidence de recherche de commissariat Scènes de la vie quotidienne à Montréal (on belonging and the politics of belonging)[1]. Les questions suivantes ont servi de trame de fond aux activités réalisées : migration, appartenance, aliénation et enjeux dont font face les villes où se concentrent les populations diverses issues de l’immigration. L’exposition constitue une étape nouvelle de cette recherche.

Cette exposition envisage, du point de vue du concept « d’appartenance », ce que cela signifie d’habiter un lieu. Elle donne l’occasion de méditer sur le sens des notions qui caractérisent l’instabilité de notre époque. Le but de cet exercice est de montrer comment les intellectuel-le-s et les artistes ré-imaginent les caractéristiques spécifiques de la vie contemporaine : mobilité, éloignement, appartenance, marginalisation. Le titre Repérages fait écho au livre d’Émile Ollivier [2], qui met en évidence des notions de la réalité actuelle : globalisation, éthique, droit d’ingérence, migration, identité, pluralisme culturel.

L’exposition prend donc pour point de départ notre contemporanéité. À travers le regard des artistes participant-e-s, l’exposition s’attache à mettre en lumière la fonction de l’art comme outil de connaissance du monde, de découverte du réel et d’expérience du temps.

Toutes les formes d’expressions artistiques véhiculent une vision du monde. L’art que nous pratiquons est notre manière d’entrer dans le monde, ou plutôt notre manière d’inscrire dans un monde ce que nous rencontrons et éprouvons. L’art donne une forme à notre existence personnelle. En ce siècle instable, que peut offrir l’art comme modèle de pratique de « l’hospitalité inconditionnelle »[3] alors que la réalité actuelle appelle de nouveaux sens à l’appartenance et à la dépossession? Il est vrai que, comme le remarque Roger-Pol Droit :

Le défi multiple des temps qui viennent réside dans l’invention d’une coexistence, d’une pluralité active comme jamais encore l’histoire n’en a connu. Rien à voir avec la terrible crispation identitaire, le repli sur soi, les cloisons qui appauvrissent. […] On dit que l’époque est confuse, complexe, et c’est évident. Il n’est pas impossible d’affirmer qu’elle est belle, pour qui aime les nouvelles aventures [4].

Se peut-il que l’art soit seul capable d’arbitrer les défis contemporains, de définir nos manières d’habiter le monde, d’explorer les données fondamentales de l’expérience humaine et d’inventer de nouvelles formes du « vivre-ensemble »?

Outre les œuvres des artistes invité-e-s – de nouvelles productions et des pièces existantes –, l’exposition contiendra également une zone de documentation et de lecture. Inspirées par l’ensemble des activités de la résidence, Cécilia Bracmort et Olivia McGilchrist ont réalisé une œuvre audiovisuelle et interactive, soit un métadocument offrant un aperçu des diverses activités qui se sont déroulées durant la première phase de la résidence.

Cinq ateliers précèdent l’exposition. Talk Show : Ce qui compte interrogeait les notions de citoyenneté, d’histoire, de mémoire et de la place de l’art d’un point de vue social à Montréal. Enstranging the City, mené par Adeola Enigbokan en collaboration avec Ronald Rose-Antoinette, s’est penché sur le concept de « enstrangement », un processus selon lequel une étrangeté est attribuée à un objet ou une situation ordinaires.

Dirigé par la sociologue Myrlande Pierre et intitulé La diversification des populations dans les grands centres urbains : Défis et enjeux, cet atelier a permis une réflexion sur les questions de gestion de la diversité dans des espaces publics, où les rapports entre groupes majoritaires et minoritaires restent marqués par des clivages. Quant à Fitting, proposé par l’artiste Maria Ezcurra, celui-ci traitait des idées d’appartenance et d’indifférence par rapport aux vêtements et d’idéologies de consommation de la société. Aussi, à partir du texte « La menace d’intolérance [5] », daté de 1973 et qui anticipait les débats récents sur les accommodements raisonnables et la Charte des valeurs québécoises, Romeo Gongora nous a amenés à réfléchir aux notions d’intolérance en créant une grille de mots croisés.

Cette exposition concrétise la première phase de recherche et se présente ainsi comme une accumulation de passages, une collection de moments ou une autre manière de penser le monde où nous vivons. Ainsi que l’a écrit Toni Morrison, « Le destin du XXIe siècle sera modelé par la possibilité d’existence, ou par l’effondrement, d’un monde que l’on peut partager [6]. » Et, surtout, parce que notre monde est de ce royaume.

 

 

[1] Résidence de recherche pour commissaires racisé-e-s et/ou autochtones d’articule 2015.

[2] Émile Ollivier, Repérages, Montréal, Leméac Éditeur, 2001.

[3] Jacques Derrida, De quoi demain… dialogue avec Elisabeth Roudinesco, Paris, Édition Fayard/Galilée, 2001.

[4] Roger-Pol Droit, « Partout chez soi », Le Monde, 29 décembre 2000.

[5] Guy Rocher, Le Québec en mutation, Montréal, Les Éditions Hurtubise HMH ltée, 1973.

[6] Toni Morrison, Étranger chez soi (The Foreigner’s Home), Paris, Christian Bourgois éditeur, 2006.

Date:
Vendredi, Janvier 29, 2016 - 00:00 - Dimanche, Février 28, 2016 - 00:00