Pendant deux semaines, Philippe Allard utilisera articule pour travailler à la production et à la mise en espace de Power Play, un nouveau projet qui réfléchit sur la précarité économique en transformant un matériau habituellement utilisé à des fins politiques. La galerie demeurera ouverte au public qui pourra participer et discuter avec l’artiste du projet et des matériaux utilisés soit : la carte de crédit et la pancarte électorale.

Il s’intéresse ici plus particulièrement à ce que vivent les personnes qui doivent composer avec peu de moyens, souvent par le biais de la récupération. La carte de crédit, symbole par excellence de la consommation, sera ainsi mise en situation de péril pour illustrer cette réalité.

Les feuilles de choroplaste, utilisées dans la confection des pancartes électorales, sont non recyclables parce qu’imprimées. Découpées et réassemblées, leur compositions rectilignes sont identiques, les tableaux ne se distinguant que par leur encadrement. Il s’y produit une perte d’identité volontaire, en l’occurrence celle de la politique. La pancarte électorale réduite en lambeaux, plutôt que d’envahir et de polluer visuellement l’espace public, est confinée au silence, uniformisée, arrachée à son parti politique.

Entre les mondes de la carte de crédit et de l’affiche électorale se trouve une cloison que le regard perce difficilement. Est-ce un lien ténu entre deux réalités ou une communication altérée entre le pouvoir, sa soi-disant transparence et la population ? Une politique mal aimée est digérée en cette série de tableaux qui peut aussi ressembler étrangement à une série de portraits de famille.

Projets spéciaux  

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Credits: Image : Philippe Allard, Power Play, 2012